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RAGGA Magasine (Novembre 05)
INTERVIEW JAH MIC & MCB BAND

Allez les VERTS-JAUNES-ROUGES !!

COMME SON FOOT, LA SCÈNE REGGAE STEPHANOISE N’EN FINIT PAS DE RUGIR AVEC UNE DEUXIÈME GÉNÉRATION DANS L’ÉLITE. AINSI, DE JAH MIC & MCB BAND QUI PREND LE RELAI DANS « LA COUPE DES DUBS CHAMPIONS ». ALLEZ … !
Par Bruno DEBORD/ Photos DR

Historique du groupe :
Le groupe a démarré avec la rencontre des deux toasters, SOLAÎON et GREGGY, en 2002. Après avoir participé à bons nombres de sound systems, JAH MIC a fusionné en 2003 avec MCB BAND, de cinq musiciens :
...................................................................STICKY BASS à la basse,
...................................................................PEPO aux drums,
...................................................................TOF en lead guitare,
...................................................................BINOUR à la guitare rythmique,
...................................................................IDIR au clavier
...................................................................FANNY au management.
D’origines musicales aussi variées que la soul, la funk, le rock, et bien sûr le reggae, l’histoire de JAH MIC a été marquée également par ses rencontres musicales multiples.
Concernant notre discographie, nous avons commencé par un maxi « RESPECT », sorti en Juillet 2004, suivi d’une mix-tape « MIXTAPE # 1 »
en Juin 2005, et préparons actuellement un nouvel album.

 

Quelles sont vos influences reggae et autre que reggae ? :
Nos influences sont assez variées, ça va de la soul au hip hop en passant par la funk le rock et, bien entendu, le reggae, plutôt français pour certains, et jamaïcain pour d’autres.
On mélange ces influences, c’est ce qui enrichit notre métissage musical.

 

Vos premiers contacts avec le reggae ?
Au niveau du backing, d’une autre génération, BOB MARLEY, JACOB MILLER et THIRD WORLD, et autres grands noms du reggae ont beaucoup marqué les esprits.
Pour GREGGY, RAGGASONIC a été le déclic, quant à SOLAÎON, il a découvert le reggae dès sa naissance avec son père, membre de NIGHT SHIFT, groupe stéphanois contemporain des BABYLON FIGHTERS.

 

Des artistes récents qui vous ont bluffés ?
Ils sont extrêmement nombreux : TURBULENCE, STRAÎKA D, PAPA TANK, TAÎRO, BRAHIM, RICHIE SPICE, NATTY KING, malheureusement il faudrait 400 pages pour en oublier aucun, RESPECT à tous

 

Que pensez-vous de la scène dite française ?
Il y a beaucoup de potentiels artistiques qui mériteraient d’être mis en avant, un niveau qui grimpe, le reggae francophone sonne de mieux en mieux. Il a son style, on l’apprécie, il nous touche.
Ce qui freine le développement de certains groupes, notamment régionaux, c’est sans doute un manque d’accès à la scène pour les
« brand new artists »
. On peut voir ce qui se passe, mais la porte ne reste qu’entrouverte, difficile d’entrer.

 

Que pensez-vous de l'évolution du reggae : par exemple le débat/opposition entre roots/dancehall ?
Le reggae va toujours dans le bon sens, un sens constructif, et il avance de jour en jour, qu’il soit roots ou dancehall. Tout dépend de la vibe et du message que l’artiste veut donner. Les lyrics peuvent parler de love et d’autres seront plutôt «slackness ».
Pour nous, roots ou dancehall, l’un ne va pas sans l’autre, ils sont complémentaires ; à travers eux le reggae évolue avec son temps.
Jusqu’à présent,le reggae a réussi à parcourir le monde entier et devient de plus en plus universel, des artistes de tous bords l’ont utilisé, pour en citer quelques-uns : KHALED avec « Didi », ERIC CAPLETON et sa reprise de « I shot the Sherif », STEEVIE WONDER et sa coopération avec THIRD WORLD sur le titre « Try Jah Love », PETER TOSH & les ROLLING STONES, sans oublier GAINSBOURG et LAVILLIERS et plus récemment le morceau de CHEB MAMI et CORNEILLE.
L’universalité du reggae semble toujours en pleine éclosion.

 

Faites vous des reprises sur scène ou dan votre coin si oui lesquelles ?
Sur scène, nous faisons uniquement nos compos. Au niveau du chant, il n’y a pas de reprises, mais avec le MASSA SOUND (collectif stéphanois regroupant plusieurs artistes), que se soit avec backing ou sur les platines ce sont des riddims jamaïcains qui sont joués.
À part ça, à une époque, le MCB BAND jouait dans les cafés-concerts et reprenait un répertoire reggae soul funk, avec des chansons
comme « Bad Car » de BOB MARLEY, « Mix Up » des GLADIATORS « Night Nurse » de GREGORY ISAACS, « What’s going on ? » de MARVIN GAYE, et tellement d’autres. On se les refait avec plaisir quand on tape des bœufs avec le crew.

 

Que changeriez-vous dans le monde du reggae si vous en aviez le pouvoir ?
Dans le reggae, il n’y a rien à changer, mais dans le milieu reggae, il faudrait bannir tous les préjugés, les gros stéréotypes et tout ce qui amène les bad vibes.
Au niveau des programmations, sur les grands festivals de reggae, comme JAH SOUND, par exemple, la scène française n’est pas assez représentée, c’est dommage.
À quand un gros festival mettant en scène les artistes de chez nous ?

 

Iriez vous en Jamaïque pour enregistrer ?
Si l’opportunité se présente, on y va direct. C’est clair, ça nous ferait plaisir.
Tout artiste qui fait du reggae rêve de partir enregistrer en Jamaïque,
Il y a cependant de très bons studios en France, mais le problème reste toujours financier.

 

Quels messages souhaitez-vous faire passer ?
Avant toute chose, se montrer positif au maximum.
On a des textes qui parlent d’unité, de love, on dénonce toutes les injustices.
On essaie d’amener un message objectif et conscient, pour que les gens tendent l’oreille vers cette conscience pour se rechercher soi-même, afin de s’auto-éduquer. On chante pour ceux qui n’ont pas de voies (V.O.I.E.S) ou qui ne peuvent pas utiliser leurs voix (V.O.I.X), et c’est pour ça qu’on parle d’injustice et d’inégalité, dues à la folie des dirigeants « politico-économiques » de ce monde.Le changement commence par la prise de conscience, dans le but d’améliorer la vie de chacun jour après jour. Il faut se donner les moyens d’y arriver et surtout ne pas être fataliste, parce que c’est ce qu’ils veulent qu’on soit.
Quand les jeunes pensent « C dead, il n’y a rien à faire, rien ne changera », ça les arrange. Donc, surtout, ne jamais baisser les bras.

 

La foi est-elle importante pour vous ?
La foi est une grande force pour le groupe. Nous essayons chacun d’aller vers la connaissance, c’est-à-dire la lumière, qui nous libère des chaînes mentales imposées par l’homme. On a tous la foi dans le cœur, et on respecte celle de chacun. La foi nous pousse à nous tourner vers nos racines et amène l’humanité à se rapprocher d’elle-même.

 

Votre avis sur le rastafarisme :
On respecte beaucoup le point de vue des rastas, leur mode de vie est sain, c’est clair, mais on ne se revendique pas rastas. Malgré une culture différente, beaucoup d’idées nous rapprochent : leur dévouement envers Dieu, le respect de la nature et de l’homme, leur audace dans la dénonciation du mensonge planétaire concernant l’histoire de l’homme. En un sens, on pense la même chose du monde qui nous entoure.

 

Vos motivations ?
La vie, la foi, l’amour de la musique.

 

Vivez-vous de la musique ?
Certes, on fait pas mal de dates, mais cela nous assure surtout l’autoproduction et notre promo.
Seuls le guitariste, BINOUR et le batteur, PEPO parviennent tout juste à gagner leur vie, ils jouent également dans d’autres formations.
Les autres sont pour l’instant obligés d’avoir un taf à côté, mais ça travaille dur pour y arriver.

 

Avez-vous souffert de la réforme du statut des intermittents du spectacle ? Votre avis sur la question :
Pour les deux zicos cités dans la question précédente, avec le régime sur 12 mois prévus auparavant, on arrivait à peine à clôturer nos dossiers d’intermittence, maintenant, sur 10 mois, c’est carrément plus dur, le métier devient de plus en plus difficile à exercer, un régime sur douze mois serait déjà plus réaliste. On ne peut même plus accumuller les cachets techniciens et musiciens.
Malgré un déséquilibre entre les efforts et les salaires, on ne perd pas le cap.

 

Projets :
Nous préparons actuellement un album, nous cherchons un distributeur et un tourneur.
On aimerait bien qu’il sorte fin 2005/début 2006. Un petit coup de pouce serait le bienvenu, d’ailleurs !

 

Comment composez-vous ? Qui fait quoi ?
Les chanteurs écrivent leurs lyrics et inspirent les musiciens avec leurs mélodies vice-versa.
Les musiciens composent ensemble, développent chaque idée.

On travaille surtout au feeling.

 

Quel est votre public ?
Apparemment, une majorité de jeunes nous apprécie, ils se reconnaissent peut-être dans nos chansons. On a un public de jumpers (rire), c’est un public qui a de l’énergie, et qui nous donne envie de nous surpasser sur scène. Il nous donne la vibe, et c’est réciproque.

 

Que signifie le nom du groupe ?
Au début, ça avait une connotation jamaïcaine. Par la suite, ça a eu une force plus spirituelle pour les chanteurs. Maintenant on peut l’interpréter comme on veut, ça reste mystique…

 

Vos meilleurs souvenirs/anecdotes sur "la route" ou en studio :
À chaque fois qu’on part sur la route, ça devient une anecdote !
Sur scène, on a eu la chance de faire les 1ères parties d’artistes connus, LYRICSON, GENTLEMAN, …
Et bien sûr DUB INCORPORATION, avec qui on a un projet de feat. sur l’album.
Récemment, on a enregistré un titre avec un big artist, BRAHIM, qui sera sur notre album, sa rencontre avec l’équipe a été pleine de vibes bénéfiques.
BIG UP.

 

Titres de reggae (ou pas) que vous emporteriez sur votre île déserte :
Waiting in Vain, de BOB MARLEY, SATTA MASSA GANA, THE ABYSINIANS, Laisse faire le feeling, de PAPA TANKSANS,
l’amour, de STRAÎKA D, POSTMAN, BURNING SPEAR, Let’s get it on, de MARVIN GAYE, Belle île en mer, pour le clavier.

 

Un message particulier pour les lecteurs de Ragga :
Paix, Unity, Salamalikoum (Que la paix soit avec vous)
Que le reggae vive, que les gens respectent la musique et ceux qui l’aide à se développer, BIG UP.

 

Des remerciements, des "BIG UP " ?
DUB INCORPORATION, SELECTOINE, MASSA SOUND CREW, toute l’équipe du REDEMPTION SOUND, WAKAD, BABAKAR, CHARLY B , BRAHIM, FULL FAYA, MCB STUDIO, CONNECT FAYA, Sève de Musaction 42, DIVERSION, HKI ESKA CREW, tous les crews de St Etienne, tous les jeunes de Trix (82), à RAGGA Magasine et ses lecteurs, sans oublier nos familles, nos amis et tous ceux qui nous soutiennent.
Réel BIG UP.